1. 1
Eclaircie économique à l’horizon
Eclaircie économique à l’horizon
La croissance du PIB 2014 est insuffisante pour créer une réelle dynamique de croissance.
Ceci dit, l’économie marocaine réalise des avancées palpables en matière de
rétablissement des équilibres macro économiques...
Depuis le T3 2014 l’économie semble bien orientée, au-delà des prémisses d’une bonne
année agricole, le PIB non agricole connaît un raffermissement depuis mi 2012.
Nous pourrions avancer que les ingrédients d’une année 2015 réussie sont réunis...
Avec un cadre monétaire incitatif, des facteurs exogènes favorables et un budget réaliste,
l’année 2015 devrait confirmer la meilleure posture économique du Maroc...
… Autant d’éléments qui sont de nature à nourrir la confiance des investisseurs.
2. 2
Eclaircie économique à l’horizon
Sommaire
L’année 2015 serait-elle l’année de reprise économique ?
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
Unanimité autour d’un rebond de la croissance en 2015...
Des hypothèses de construction réalistes… une pluviométrie et un baril des plus favorables
Avant propos: Bon vent pour l’année 2015
Un niveau de croissance 2014 insuffisant...impacté par le volet non agricole
Un déficit budgétaire en ligne avec les objectifs… dans un contexte de croissance plus faible
La pression haussière de l’endettement arrivant à sa fin ...et un coût moyen en baisse
Les craintes liées à une flambée inflationniste dissipées
Le niveau du chômage ...revers d’une croissance molle
L’éclosion des secteurs exportateurs… l’autre bonne nouvelle économique
La contraction du déficit du compte courant...de quoi soulager les agents économiques
En résumé
L’évolution du PIB selon la LF 2015
Les équilibres macro économiques 2015 en graphiques
Annexes
Pour Conclure
3. 3
Eclaircie économique à l’horizon
Eclaircie économique à l’horizon
Département Recherche
Février 2015
Directeur de la Recherche
Abdelaziz Lahlou
+212 529 03 68 37
ab.lahlou@attijari.ma
L’ensemble des indicateurs nous poussent à avancer que l’année 2015 se présente
sous de bons auspices pour l’économie marocaine. Sur le volet extérieur, le prix du
baril qui est à ses plus bas niveaux depuis quatre ans, un facteur qui tend à soutenir
la croissance des pays importateurs de pétrole de manière générale. Ensuite,
la reprise qui tend à se confirmer chez nos principaux partenaires externes et qui est
de nature à consolider la demande étrangère adressée au Maroc et réduire les
pressions exportatrices vers notre pays.
Le marché domestique n’est pas moins bien loti. Les récentes précipitations augurent
d’un bon niveau de production selon le ministère de l’agriculture. Sur le volet
non-agricole, les indicateurs dénotent d’une inflexion positive du contexte
économique global depuis le T3-2014. Ainsi, le secteur industriel démontre des signes
de récupération à l’instar du secteur cimentier dont la baisse annuelle de
consommation s’est résorbée au troisième trimestre. De même, la demande en
énergie électrique renoue avec la croissance sur cette même période.
Le secteur des services rejoint cette tendance avec une récupération des ventes
automobiles à l’échelle locale après un début d’année difficile. Le secteur bancaire
ne déroge pas à cette règle et affiche une accélération des encours de crédits, avec
tout de même, un bémol de poursuite de hausse du taux de créances en souffrance.
Conscient de cette donne, l’exécutif ne laisse pas passer de si bonnes conditions pour
accélérer le processus de réformes. La caisse de compensation dans un stade bien
avancé, la réforme de la retraite constitue un chantier de réforme d’actualité. Tout
cela dans le respect de l’objectif de rétablir les équilibres macro économiques en
matière de déficit budgétaire et d’endettement à horizon 2016.
Autant dire que notre économie sort d’un contexte économique difficile et se repose
sur des bases saines à la faveur d’une volonté ferme de conduite des réformes, et une
conjoncture plus incitative ressentie depuis le T3-2014 et qui devrait se maintenir
durant cette année 2015.
Bon vent.
Bon vent pour l’année 2015
4. 4
Eclaircie économique à l’horizon
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
Avant d’entamer toute analyse prospective de cette année 2015 à travers sa Loi de Finances (LF), il nous
semble judicieux de comparer, de prime abord, les réalisations les plus récentes de l’économie marocaine
et les projections de fin d’année concordantes, aux prévisions émises lors de la LF 2014.
Un niveau de croissance 2014 insuffisant...impacté par le volet non agricole
Avec une croissance de 2,0% et de 2,4% au T1 et T2 respectivement, la croissance annuelle 2014 du PIB aurait
accéléré aux T3 et T4, selon le HCP, pour atteindre respectivement 2,9% et 2,7%. La croissance annuelle sur
l’ensemble de l’année 2014 se retrouverait donc vers 2,6%. Ce niveau est nettement inférieur aux prévisions
de la LF 2014 qui stipulait un taux de 4,2%; ou encore du consensus de 3,1% issu des institutions aussi bien
marocaines qu’étrangères.
En termes relatifs, ce niveau de croissance est bien inférieur au rythme normatif qu’affiche l’économie
marocaine, et qui se rapproche des 4,0% (fig.2). Autant dire que l’année 2014 a enregistré l’un des niveaux
de croissance les plus modestes de ces dernières années.
A ce stade, nous nous posons la question suivante: quelle serait l’origine de ce décalage ?
Après une année 2013 record, la baisse de la Valeur Ajoutée Agricole en 2014 devrait être de l’ordre de 1,7%
contre une estimation dans la LF de –0,3%. Vraisemblablement la LF 2014 avait surestimé les capacités de
résilience, à ce stade, de la production agricole face à une année de sécheresse. Le pays ayant enregistré un
déficit pluviométrique de 27,0% par rapport à une année normale et de 39% par rapport à 2013.
De même, la progression de la Valeur Ajoutée Non Agricole, selon les dernières estimations, bien qu’en
hausse régulière depuis mi 2013, devrait être insuffisante (+3,4% contre une prévision de 4,8%) pour combler
le retard du volet agricole. Plus en détails, le secteur Tertiaire porte la croissance économique avec un bon
comportement à la fin du T3-2014 des secteurs de la télécommunication et du tourisme. Pour ce qui est du
secteur secondaire, et bien que tiré par les industries Automobile et Agroalimentaire, d’autres secteurs à
l’instar du textile, de l’énergie ou des BTP (+0,2%) enregistrent des quasi stagnations.
Evolution Trimestrielle du PIB 2014
Evolution quinquennale du PIB
2,0%
2,4%
2,9%
2,7%
T1‐14 T2‐14 T3‐14 T4‐14
Croissance annuelle (p) :2,6%
Source HCP, Calculs Analyse et Recherche
3,6%
5,0%
2,7%
4,4%
2,6%
2010 2011 2012 2013 2014
TCAM 10‐13: 3,9%
5. 5
Eclaircie économique à l’horizon
Un déficit budgétaire en ligne avec les objectifs… dans un contexte de croissance plus faible
Pour l’année 2014, les signaux penchent vers un déficit budgétaire en ligne avec l’objectif tracé de 4,9% dans
le cadre de cette LF. Cette performance, réalisée dans un contexte de croissance plus faible que prévue, est
de première apparence une prouesse.
Ceci dit, nous approfondissons l’analyse pour expliquer son origine. Cet allègement du déficit, serait-il lié à
une croissance plus rapide des ressources ou plutôt le fruit d’une rigueur budgétaire ?
Le bilan budgétaire 2014 fait état d’un taux de réalisation de 102% des recettes ordinaires contre un taux de
98% des dépenses ordinaires, selon la nomenclature de la Trésorerie Générale du Royaume (TGR). Ceci
permet l’amélioration du solde ordinaire qui se situe à –16 MMDh contre un budget de –25 MMDh.
Le taux de réalisation de 98% des dépenses ordinaires trouve son origine essentiellement dans le repli des
dépenses de compensation dont le montant décaissé se situe à 37 MMDH contre un budget de 42 MMDh inscrit
dans le LF 2014.
Il faudrait tout de même signaler que les montants alloués à l’investissement représentent 51,6 MMDh, soit
un taux de réalisation de 100% du budget, et qui est en hausse de 14% par rapport à l’année 2013.
Cette analyse nous permet de conclure que cette contraction du déficit budgétaire est de bon augure.
Celle-ci émane certes de certains produits ‘à caractère exceptionnel’ avec notamment les dons de 13 MMDh
des pays du CCG et de la cession de l’Etat de sa part dans la BCP pour un montant de 2 MMDh, mais aussi
d’une volonté manifeste de réforme de la caisse de compensation dans une conjoncture propice, tout en
veillant à la préservation de la cadence ascendante des investissements.
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
Evolution quinquennale du déficit budgétaire (en% du PIB)
Source Ministère des Finances, TGR
4,5%
6,0%
7,0%
5,2%
4,9%
2010 2011 2012 2013 2014 (LF)
6. 6
Eclaircie économique à l’horizon
La pression haussière de l’endettement arrivant à sa fin ...et un coût moyen en baisse
En l’espace des 6 premiers mois 2014, les dettes du Trésor ont progressé de plus de 33 MMDh (6%) à
587,4 MMDh. Cette ascension de l’endettement, qui s’est poursuivie lors du début du S2–2014, devrait
prendre fin au regard de l’allègement progressif du déficit budgétaire.
Notre analyse du bilan économique 2014 ne saurait être exhaustive sans le traitement des sujets de
l’endettement, de l’inflation, et du chômage, de la balance commerciale et de la balance des paiements.
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
50,7%
53,7%
59,7%
63,5% 64,3%
4,7%
4,5%
4,5% 4,4%
3,0%
3,5%
4,0%
4,5%
5,0%
5,5%
6,0%
0,0%
10,0%
20,0%
30,0%
40,0%
50,0%
60,0%
70,0%
2010 2011 2012 2013 S1‐2014
Endettement du Trésor (% du PIB) vers. Coût apparent
Trois raisons expliqueraient cette situation:
La forte baisse des matières subventionnées ne s’est accentuée que lors des derniers mois 2014.
Les conditions favorables des marchés de la dette aussi bien local qu’étranger dictent les
moments de levée du Trésor pour soigner aussi bien le coût, la durée moyenne, ainsi que le
niveau d’exposition en devises étrangères.
L’intention du Trésor de constituer une réserve de sécurité permettant de lisser les besoins
futurs.
Dans ce contexte, l’ensemble des maturités de la courbe des taux au Maroc ont connu des baisses
significatives.
Ce mouvement baissier des taux, qui se poursuit en ce début d’année 2015, devrait accélérer l’optimisation
du coût de l’endettement du Trésor. Avec un coût moindre et une dissipation de la tendance haussière, les
finances seraient progressivement soulagées du poids du service de la dette.
Sources Direction du Trésor, ATI
2,5% 2,8%
2,6%
2,9% 3,2%
3,6%
4,2%
4,6%3,5%
3,7%
4,2%
4,5%
5,1% 5,7%
5,9%
5,0%
13w 26w 52w 2y 5y 10y 15y 20y
2 014 2 013
Evolution de la courbe des taux
7. 7
Eclaircie économique à l’horizon
Dans un contexte de réforme de la caisse de compensation impliquant un retour à la réalité des prix sur
certains combustibles, l’émergence d’éventuelles tensions inflationnistes était à craindre. Un sentiment
alimenté également par la récente hausse des tarifs de l’eau et de l’électricité pour soulager le déficit de
l’ONEE. Paradoxalement, l’inflation moyenne s’est située à un niveau historiquement bas durant l’année 2014
de 0,4%.
En effet, si le rehaussement des prix de l’électricité et de l’eau a eu des retombées sur les prix de certaines
prestations, le niveau global de prix des produits alimentaires recule de 1,1%. Une évolution qui s’expliquerait
par la hausse de la production liée aux retombées positives du plan Maroc Vert sur la production agricole et de
facto sur les prix de vente.
Cette baisse des produits alimentaires a été compensée de 1,6% des produits non alimentaires. Une évolution
contenue en raison de la baisse des prix des combustibles à l’international. Plus en détails, nous évoquons la
progression des prix du transport, de l’eau, de l’électricité, des services de restauration et de l’enseignement
freinés par la baisse considérable des prix de télécommunication (-4,6%). Cela ne va sans dire que le Maroc a
profité d’une baisse de l’inflation importée liée au recul des prix d’importations des matières premières ainsi
que du recul de l’inflation en zone Euro (0,3% au T3-2014 contre 0,8% à fin 2013).
Evolution annuelle de l’inflation
Les craintes liées à une flambée inflationniste dissipées
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
0,9% 0,9%
1,3%
1,9%
0,4%
2010 2011 2012 2013 2014
8. 8
Eclaircie économique à l’horizon
Second point de vigilance pour l’économie marocaine, le taux de couverture des importations par les
exportations des biens se raffermit progressivement et atteint à fin septembre 51,7% en hausse de 3,4 points.
Une évolution qui s’explique par la hausse de la valeur des exportations de 7,2% contre une stabilisation des
importations de +0,1%. Hors phosphates, les exportations ont réalisé une croissance de 8,4%, alors que les
importations hors énergie ont enregistré une hausse de 3,9%.
De manière générale, la balance des biens et services gagne 4 points à 72,2%.
En effet, la demande étrangère adressée aux produits marocains notamment l’automobile et l’électronique,
les produits alimentaires et les dérivés de phosphate supportent les exportations. Globalement, les métiers
mondiaux du Maroc contribuent pour 38,3% aux exportations.
Pour leur part, les importations ont été freinées par le repli des importations de biens d’équipement
(voitures industrielles, machines et appareils divers) et de produits énergétiques (pétrole brut, gasoil et fuel)
consécutives à la baisse des prix à l’international.
L’éclosion des secteurs exportateurs… l’autre bonne nouvelle économique
Le niveau du chômage… revers d’une croissance molle
La faible croissance du PIB 2014 en termes trimestriels a eu des effets directs sur le niveau de chômage. A la
fin du T1 2014 lorsque la croissance trimestrielle n’était que 2%, le taux de chômage a dépassé le seuil
psychologique des 10% à 10,2%. Ce bond du chômage n’a été que de courte durée, et son niveau a affiché un
recul à 9,3% et 9,6% sur le T2 & T3 2014 respectivement.
Evolution annuelle du chômage
Globalement, la courbe du chômage observe une tendance ascendante depuis 2011. Une interprétation de
cette orientation serait l’insuffisance du niveau de croissance pour résorber le chômage ou encore le profil
de cette croissance qui se caractérise par la création d’emplois à dominante saisonniers et précaires. A la fin
2014, et tenant compte de la création nette de 21 000 emplois, le chômage se situe au niveau de 9,9%.
9,1%
8,9%
9,0% 9,2%
9,9%
2010 2011 2012 2013 2014
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
Sources HCP, Offices des Changes
Evolution du Taux de couverture
70,7%
67,5%
65,6%
68,3%
72,2%
50,2% 48,9%
47,8%
48,3%
51,7%
2010 2011 2012 2013 2014
Taux de couverture FAB/CAF (biens) Taux de couverture (biens et services)
9. 9
Eclaircie économique à l’horizon
La contraction du déficit du compte courant...de quoi soulager les agents économiques
Concomitant à la réduction du déficit commercial (en termes de biens et services), les recettes des
marocains du Monde (MRE) sont bien orientées (+2,3% à 57,9 MMDh). Les difficultés économiques de certains
pays de la zone Euro sont compensées par la bonne tenue d’autres régions à l’instar du Moyen Orient.
De même, les IDE progressent de +7,8% soit 29,9 MMDh confirmant la confiance accordée par les
investisseurs étrangers à l’économie Marocaine.
L’ensemble de ces éléments permet de réduire de manière nette le déficit du compte courant à 5,8% du PIB
contre 7,6% une année auparavant ou encore 9,7% à fin 2012.
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
‐4,6%
‐8,0%
‐9,7%
‐7,6%
‐5,8%
2010 2011 2012 2013 2014
Evolution du déficit du compte courant (% du PIB)
Source Ministère des Finances
10. 10
Eclaircie économique à l’horizon
2014: une année de croissance modeste...et de grands acquis économiques
En résumé
La croissance du PIB 2014e de 2,6% est insuffisante pour créer une réelle dynamique de
croissance. Nous considérons ce rythme de croissance en deçà des capacités de croissance
intrinsèques de l’économie marocaine sur le moyen terme.
En marge de cette croissance limitée, la courbe du chômage a connu une pression haussière
pour atteindre un niveau inhabituel de 9,9% en fin d’année.
Ceci dit, l’économie a réalisé des avancées palpables en matière de réduction de ses déficits
jumeaux. Le déficit budgétaire estimé à 4,9% du PIB serait en ligne avec l’objectif tracé,
parallèlement à une nette contraction du déficit du compte courant (-5,8% du PIB).
D’une part, la contraction du déficit budgétaire, bien que tirant notamment profit d’éléments
‘exceptionnels‘ estimés à 1,5% du PIB, trouve son origine dans une réforme profonde de la
caisse de compensation.
De même, le redressement du déficit de la balance commerciale s’explique notamment par la
montée en force des métiers mondiaux du Maroc; et une amélioration des termes de l’échange
(le prix de nos exportations ont évolué positivement contrairement aux prix de nos
importations).
Le modèle économique du Maroc prouve son caractère de résilience. Les niveaux des déficits
jumeaux de l’année 2012 constituent à nos yeux des niveaux de non retour. L’heure est à la
recherche de moteurs de croissance et de créations d’emplois.
Depuis le T3 2014 l’économie démontre des signes de redressement. L’année 2015, objet de
notre prochain chapitre, est tout à fait prometteuse aussi bien sur le plan de la croissance, que
de la consolidation des autres équilibres macro économiques.
11. 11
Eclaircie économique à l’horizon
Vraisemblablement Oui. L’ensemble des institutions aussi bien marocaines qu’étrangères s’accordent à
prévoir que la croissance économique 2015 au Maroc serait supérieure qu’en 2014. A priori, avec une
croissance prévisionnelle 2014 avoisinant 2,6%, l’économie marocaine affiche l’un des plus bas niveaux de
croissance sur la décennie. Autrement dit, le Maroc ne peut que mieux faire dans une conjoncture propice.
L’année 2015 serait-elle une année de reprise ?
Unanimité autour d’un rebond de la croissance en 2015...
Plusieurs éléments nous réconfortent quant à la pertinence de ces prévisions. Des hypothèses de construction
conservatrices, une conjoncture porteuse ainsi qu’une base de comparaison favorable.
Un prix de référence du baril rapidement devenu obsolète
Depuis l’établissement de l’hypothèse du PLF 2015 à $103, le WTI* a connu une forte baisse s’échangeant à
une moyenne 2015 de près de $48,6 le baril. Les facteurs de cette correction s’érigent plutôt durables durant
cette année 2015
Une Offre excédentaire liée à une Demande qui peine à rebondir;
Une pression concurrentielle exercée par les produits de substitution (à base de Schiste);
Des intérêts géopolitiques divergents.
Le maintien d’un prix du baril plus bas au Maroc aurait diverses retombées. Nous en citons:
Consolidation du pouvoir d’achat favorisant la consommation;
Allègement du poids des importations, dont les combustibles représentent près de 26%;
Atténuation des dépenses de l’Etat consécutives aux dépenses liées à l’énergie.
L’amélioration de la Valeur Ajoutée de certaines industries.
Les propos divergent quant aux gains de croissance du PIB estimés d’un baril à $50. Certes, l’indexation du
Dirham majoritairement à l’Euro relativise les gains de coûts d’un baril indexé sur le Dollar. Ceci dit,
l’économie marocaine devrait certainement tirer profit de la baisse du Baril. Le ministère des Finances
annonce des gains estimés à 0,2% à 0,3% du PIB, le HCP de 0,5% tandis que la Banque Mondiale prévoit un
impact positif de l’ordre de 0,5% pour les pays importateurs de pétrole. Globalement, tout porte à croire que
la croissance au Maroc s’inscrirait dans la tranche supérieure de l’intervalle [4,4%-5,2%].
Des hypothèses de construction réalistes… une pluviométrie et un baril des plus favorables
Prévisions de croissance du PIB 2015
4,4% 4,4%
4,8%
4,6%
4,7%
5,1%
LF 2015 BAM HCP BM FMI CMC
Hypothèses de construction du budget
Source Rapport économique et Financier
Prév. LF Prév.
Taux de change EUR/USD 1,3 [1,1-1,2]
Cours du baril de pétrole ($/baril) 103 [50-60]
Production céréalière estimée 70 [85-95]
Demande étrangère adressée au Maroc +3,6% -
WTI: West Texas Intermediate, également connu sous le
nom de Texas Light Sweet, est un type de pétrole brut
utilisé comme standard dans la fixation du prix du brut et
comme matière première pour les contrats à terme sur
le pétrole auprès du New York Mercantile Exchange
(bourse des matières premières): Définition Wikipédia.
12. 12
Eclaircie économique à l’horizon
L’année 2015 serait-elle une année de reprise ?
Un coup de pouce à l’économie Européenne à partir de Mars prochain
Inspirée par l’interventionnisme de la Fed pour alimenter la croissance US il y a 4 ans, la Banque Centrale
Européenne, décide tout récemment, d’injecter à compter du mois de Mars prochain, un montant mensuel
de 60 milliards d’Euros dans les bilans des banques centrales et Etats pour relancer l’économie Européenne.
Une intervention salutaire pour appuyer la distribution des crédits et la relance économique de manière
générale.
En effet, la croissance économique en zone euro s’annonçait certes en amélioration chez les partenaires
commerciaux du Maroc en Europe mais imprégnées d’incertitudes. L’Espagne connaîtrait une petite
accélération de sa croissance qui évoluerait de 1,3% en 2014e à 1,7% en 2015e. Une situation qui nous
interpelle à double titre: une reprise confirmée signifierait un rehaussement de la Demande adressée aux
exportations, mais aussi une moindre pression sur l’industrie marocaine exercée par des importations en
provenance de l’Espagne à des prix compétitifs. La France devrait, pour sa part, connaître une progression
plus timide avec une estimation de hausse du PIB de 1,0% en 2015e contre 0,4% en 2014e.
Une production céréalière prévisionnelle se situant dans la capacité médiane du Maroc
Avec une estimation de 70 MQ en 2015e contre 68 MQ et 97 MQ en 2014 et 2013 respectivement, la LF 2015
retient comme hypothèse un niveau de production céréalière normatif. Celui-ci fait donc abstraction:
Des précipitations initiées en fin d’année et qui sont en hausse de 76% par rapport à une année
ordinaire et de 142% par rapport à l’année précédente;
Des retombées progressives du plan Maroc Vert. En effet, l’essentiel de la valeur ajoutée
agricole provient dorénavant de l’arboriculture, de l’élevage et des cultures maraichères qui
sont liées à des surfaces irriguées.
Des hypothèses de construction du budget réalistes… et une conjoncture porteuse
13. 13
Eclaircie économique à l’horizon
L’évolution du PIB selon la LF 2015
Cultures +5,0%
Elevage +2,5%
Sylviculture, Forêts... +4,3%
Accélération Décélération Maintien du même niveau de croissance (+/- 0,1%)
Source Rapport économique et Financier
Activités extractives +5,0%
Industries de transformation +3,1%
Alimentaire et Tabac +3,7%
Textile et cuir +1,8%
Chimie Parachimie +4,0%
IMME +2,8%
BTP +2,8%
Commerce +3,2%
Hôtels et Restaurants +6,6%
Transport +5,5%
Poste et Télécoms +10,5%
Contribution VA agricole +0,9 pt
Contribution VA non agricole +3,5 pts
Consommation finale intérieure +3,2%
FBCF +2,8%
Importations (B&S) +3,5%
Exportations (B&S) +7,3%
Croissance Prévisionnelle du PIB 2015e: +4,4%
Secteur primaire +3,9%
Secteur secondaire +3,4%
Secteur Tertiaire +4,9%
Agricole / Non Agricole Demande Par famille
Primaire Secondaire Tertiaire
14. 14
Eclaircie économique à l’horizon
Les équilibres macro économiques 2015 en graphiques
3,6%
5,0%
2,7%
4,4%
2,6%
4,8%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
4,5%
6,0%
7,0%
5,2%
4,9%
4,5%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
9,1%
8,9%
9,0% 9,2%
9,9%
9,6%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
‐4,6%
‐8,0%
‐9,7% ‐7,6%
‐6,0%
‐6,1%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
50,7%
53,7%
59,7%
63,5% 64,3%
63,6%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Croissance du PIB (termes réels) Evolution du déficit budgétaire (% du PIB)
Evolution de l’endettement (% du PIB) Evolution du chômage (%)
Evolution du déficit du compte courant* (%PIB) Evolution de l’inflation
Une prévision de croissance homogène et
consensuelle...
Un objectif de déficit budgétaire à la portée, et en
phase avec l’objectif de 3,5% en 2016...
Un retournement attendu de tendance de la courbe de
l’endettement parallèle à une réduction progressive
de son coût et un rallongement de sa durée moyenne...
Un recul du chômage attendu des emplois générés par
les secteurs agricole et BTP...
Le redressement progressif du déficit du compte
courant est de bon augure pour l’évolution du déficit
de liquidité...
Une reprise de l’inflation à bien accueillir: son niveau
2014 est à ses plus bas historiques ...
Source HCP
0,9% 0,9%
1,3%
1,9%
0,4%
0,8%
2010 2011 2012 2013 2014 2015
L’estimation 2015 devrait être, a priori, revue par le HCP. Selon
certaines institutions internationales, le gain lié de la baisse du
baril sur la balance commerciale est estimé à 2% du PIB en 2015.
15. 15
Eclaircie économique à l’horizon
Pour conclure
La croissance du PIB 2014e est insuffisante pour créer une réelle dynamique
de croissance. Ceci dit, l’économie marocaine réalise des avancées palpables
en matière de rétablissement des équilibres macro économiques…
Depuis le T3 2014 l’économie semble bien orientée, au-delà des prémisses
d’une bonne année agricole, le PIB non agricole connaît un raffermissement
depuis mi 2012. Nous pourrions avancer que les ingrédients d’une année 2015
réussie sont réunis…
Avec un cadre monétaire incitatif, des facteurs exogènes favorables et un
budget réaliste, l’année 2015 devrait confirmer la meilleure posture
économique du Maroc…
… Autant d’éléments qui sont de nature à nourrir la confiance des
investisseurs.
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Eclaircie économique à l’horizon
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