1. TÉLÉMÉDECINE … !
RÉFLEXIONS D’UN
GÉNÉRALISTE…
Dr Guy Delrée, 43ans
Président d’un Cercle de généraliste et de la FAGW
asbl (Fédération des associations de médecins
généralistes de Wallonie)
13 juin 2019
3. DÉFINITIONS
La télémédecine est une pratique médicale à distance qui met
en rapport, par l’intermédiaire des nouvelles technologies de
l’information et de la communication :
le patient et un ou des professionnels de santé
plusieurs professionnels de santé
4. REPÈRES HISTORIQUES
1920: 1ère pratique officielle: la première licence de radio de service médical aux
bateaux, publiée à New-York1.
8 novembre 1994: qu'eut lieu la première démonstration de télémédecine : un examen
scanner aux rayons X avait été piloté depuis l’Hôtel-Dieu de Montréal sur un patient
situé dans l'appareil de l’hôpital Cochin à Paris.
2001, une opération de téléchirurgie a été réalisée entre New-York — où était le
chirurgien — et Strasbourg — où était la patiente.
En France, le premier acte de télémédecine autorisé et pris en charge par l'Assurance
Maladie concerne le dépistage de la rétinopathie diabétique par les orthoptistes.
5. EN FRANCE (EN 2009)
La télémédecine est une forme de pratique médicale à distance utilisant les
technologies de l'information et de la communication pour mettre en
relation des patients ou des professionnels de la santé (médecin, infirmière, chirurgien-
dentiste...).
Ce terme est défini légalement par l’article 78 de la loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 dite « HPST »
(hôpital, patients, santé et territoires) et englobe cinq actes définis par le décret n° 2010-
1229 du 19 octobre 2010.
6. EN FRANCE (EN 2009)
5 axes français:
1. la téléassistance médicale (intervention d'un expert auprès d'un professionnel de santé),
2. la télésurveillance (interprétation de données d’un patient par un professionnel de santé),
3. la téléexpertise (un médecin peut sollicité l'avis d'experts, remboursement 02/2019),
4. la téléconsultation (consultations à distance, remboursement15/09/2018)
5. la régulation médicale (premiers diagnostics pour des urgences (le «15 ») ).
10. RSW: RÉSEAU SANTÉ WALLON
Réseau qui « permet un échange de documents de santé
informatisés (résultats d'examens, rapports médicaux, courriers,
etc.) entre les prestataires de soins intervenant pour un même
patient. »
Piloté par les prestataires de soins:
hôpitaux, médecins spécialistes et
médecins généralistes via la FRATEM
12. INSCRIPTION ET ACCÈS
Patient doit être informé et consentant
Par le patient, le MG, l’hôpital,…
Les accès sont réservés aux prestataires de soins
( pas aux médecins contrôles, médecins conseils,
médecins d’assurances,…)
Traçabilité des accès consultable par le patient.
Patient: consultation des données après 30jours, des traces
d’accès, possibilité de publication de documents et de notes
patient
13. SUMEHR = SUMMARIZED ELECTRONIC HEALTH
RECORD
Synthèse du dossier médical du patient représentant de
manière claire et synthétique les éléments relevant du
dossier dans un format exportable électroniquement.
But: offrir vue synthétique du dossier du patient à tout
professionnel de la santé ayant un lien thérapeutique avec
ce patient (urgentistes, gériatres,…)
Accès à géométrie variable pour les prestataires de soins
non médicaux
14. CONTENU DU SUMEHR:
Données administratives
Date de création du SUMeHR
Auteur du SUMeHR
Dépositaire du DMG
Personnes de contact
Prestataires de soins de contact
Risques sociaux
Volontés du patient
Données médicales
Allergies & Intolérances médicamenteuses
Facteurs de risques
Problèmes actuels du patient (et/ou
diagnostics)
Antécédents
Médication active du patient
Vaccins administrés
15.
16.
17. C’EST BIEN PLUS QUE CELA…
Catalogue exponentiel d’objets connectés, d’applications,…
Acteurs qui se positionnent
Discours politiques
18. QU’EN PENSEZ?
C’est un outil, incontournable, qu’il faut apprendre à manier.
Il peut être bien ou mal utiliser: de son usage peut résulter des effets contrastés.
Révolutionne beaucoup de paradigmes, demande des adaptations des systèmes.
Comme tous les outils: il doit être à notre service (soignés, soignant et société) et pas
l’inverse. (Ex: PMG, téléauscultation, FO, pieds diabétiques, dermatologie, COM,…)
19. DU BIEN…
Gain de temps: prise en charge d’urgences, diagnostic plus précoces et
spécialisés: ex l’AVC, auscultation à distance
Gain d’efficacité, de puissance diagnostique et thérapeutique: liaison
avec l’intelligence artificielle par exemple.
Gain de sécurité: surveillance de patients à domicile. Gain de confort de
vie.
Effacement de certaines distances (télé-expertise).
Economies. Hospitalisations plus courtes ou évitées, efficience, sécurité,
moins de complications
20. DES CRAINTES
Déshumanisation, réponse partielle
Gestion de la (dés)information du patient par la toile
Shoping médical
Hyperconnectivité, afflux de données 24/7 responsabilité?
Pannes, réseau déficient
Courant mondial >< Belgique disloquée et incapable de s’adapter
Changement du métier
Fracture numérique induisant ou amplifiant une fracture en santé
21. DES FREINS CHEZ LES PROFESSIONNELS…
Vie privée
Responsabilité: afflux de données ++
Responsabilité: pas reconnu par les assurances RC, l’Ordre des Médecins, l’inami.
Gratuit (pas d’honoraires) et générant un manque à gagner
« Pourquoi faire gratuitement quelque chose d’« illégal » qui va m’ôter le pain de
la bouche et me faire courir des risques? »
Eloigné de l’idéal du métier, de la vocation première
Fracture numérique
Manque d’ergonomie, d’intuitivité, de fiabilité, de garantie dans le temps versus
obligation de conservation de 30ans (+-18ans)
Sécurité des données
22. DE LA THÉORIE À LA PRATIQUE… UN GAP?
Exemple: les DMI: Dossiers Médicaux Informatisés
Manque d’intuitivité, de convivialité, de fiabilité
Codifications chronophages et inadaptées,… donc délaissées
Hétérogénéité des différents DMI et manque d’interopérabilité en eux
Absence d’interopérabilités avec les paramédicaux et la 2ème ligne.
Commerciaux donc vulnérables
Pas d’aide à la décision
Pas assez d’aides à la prévention
23. CONCLUSIONS: LA TÉLÉMÉDECINE, OUI MAIS…
Outil au service des patients, des soignants et de la société.
Il faut une VISION !
Aide pour gagner en efficience et non un substitut au soignant « humain ».
Concrétisations de qualité: conviviales, fiables, sécurisées, aides à la décision,…
Pas de bricolages!
Reconnaissance des implications de ses changements en terme de sécurité
juridique et d’honoraire, de réforme du système de soins. Possible en Belgique?
Protection des données, sensibilisation du patient,… par l’Etat? L’Europe? Réaliste?
24. BREF,
Un train en marche.
Où va-t’il? Peut-on influer son trajet, sa destination?
Pourrons-nous monter à bord?
… ou pouvons-nous penser ne pas y monter?