Parution Double Sens dans le magazine Marie France - Août 2014
Parution Double Sens dans Echo Magazine - Janvier 2012
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26JANVIER2012
EVENEMENT
VACANCES SOLIDAIRES
Les touristes peuvent se rendre
Comme chaque matin, nos vieux
vélos nous attendent pour partir
au centre orthopédique. Jean, le gar-
dien de la villa, resserre la même vis
qu’hier et teste les freins, épuisés de-
puis longtemps. Nous traversons la
ville d’Abomey, à 150 kilomètres au
nord de Cotonou, au même rythme
que les habitants affairés. Les machi-
nes à coudre tournent à plein régime
pour finir les uniformes scolaires. En
Visiter en donnant un coup
demain: ni du farniente ni
une aide humanitaire, mais des
vacances qui prennent un autre
sens. Expérience au Bénin.
cette veille de rentrée, les panneaux
publicitaires affichent un «Toutes les
filles à l’école!» en format XXL.
A mes côtés, Noémie et Fanny décou-
vrent pour la première fois un pays
d’Afrique noire, le Bénin. Elles ont
opté pour un voyage solidaire qui met
l’accent sur les rencontres sans tom-
ber dans l’humanitaire. «Je suis atten-
tive à tout ce qui est développement
durable et j’essaie de faire attention
à mes habitudes de consommation, y
compris en termes de vacances», ex-
plique Noémie. Et Fanny d’ajouter:
«Quand je voyage, je recherche le con-
tact avec la population locale». Le sé-
jour est conçu par l’organisation fran-
çaise Double Sens, présente au Bénin,
au Burkina Faso et bientôt en Améri-
que latine.
«Nous proposons un échange réel
avec la population en vivant avec elle
Clotilde Buhler
Les enfants soignés au centre
orthopédique d’Abomey.
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EVENEMENT
nateur usagé que personne ne pour-
ra réparer apparaissent rapidement
comme de fausses bonnes idées. De
plus, donner n’est pas un geste ano-
din. «Il ne faut pas favoriser la men-
dicité. Je n’attends aucun matériel
pour le centre et je dis aux mamans
des enfants de ne pas demander d’ar-
gent. Le bénéfice est ailleurs: dans la
joie des enfants, les contacts créés»,
explique le directeur du centre.
Malgré d’importants besoins (voir en-
cadré), les partenaires ont déjà une
certaine autonomie,
précise Ivan Bouchez.
«Nous ne sommes pas
les initiateurs de leurs
projets et ils continue-
raient à exister sans
la venue de nos voya-
geurs.» Enfin, l’association «Frères de
Sens», gérée par d’anciens voyageurs,
laisse la possibilité à chacun de s’in-
vestir davantage par la suite et de dis-
tinguer cet aspect du voyage lui-même.
PLUS D’HUMILITÉ
«La proximité et l’échange contri-
buent à changer les mentalités», es-
time Ivan Bouchez. Pas assez, disent
certains voyageurs. «C’est une démar-
che qui demande plus d’humilité que
partir construire une école ou un
puits», ajoute-t-il. Inclus dans le prix
du voyage, un montant de 50 euros
garantit la pérennité des repas dans
les structures partenaires. Double
Sens privilégie les acteurs locaux et
signe des contrats à durée indétermi-
née avec ses employés. De plus, l’acti-
vité déployée participe directement à
l’économie locale. «La villa où logent
les touristes donne du travail à qua-
tre familles au moins», souligne Ar-
naud Kotomale.
Ce soir, Fanny et Noémie dormiront
à la belle étoile quelque part au nord
du Bénin. De retour en Suisse, je gar-
de en mémoire ces quelques mots de
notre coordinateur béninois: «Venez
au pays des Noirs, des moustiques
et des anciens colons. N’hésitez pas!
Osez!». A qui le tour? I
Clotilde Buhler
Pour en savoir plus:
www.doublesens.fr
«Venez au pays
des Noirs, des
moustiques et des
anciens colons!»
COSTA CONCORDIA
Les bijoux sont da
Dès le premier choc au cours du
dîner, qui provoque une cou-
pure d’électricité, le Père Rafaelle
Mallena sait que quelque chose de
grave est en train de se passer. Em-
barqué en tant qu’aumônier de bord
sur le Costa Concordia, le prêtre ita-
lien de 70 ans connaît bien le navire.
Son premier réflexe, en ce vendredi
13 janvier, est de se rendre dans la
chapelle du paquebot pour prier.
Quarante minutes plus tard, l’alarme
invitant les passagers à quitter le na-
vire retentit.
L’AIDE DES CUISINIERS
«Ce sont des moments de grande pa-
nique. L’équipage n’a pas donné l’alar-
me tout de suite. Ils sont allés voir en
salle des machines, mais il était déjà
trop tard. En 20 minutes, elle avait été
inondée. Il n’y avait rien à faire!», ra-
conte le prêtre italien sur Radio Vati-
can.
En parallèle, les témoins confirment
les limites du personnel de bord.
«Nous dînions au restaurant du pont
au moment du choc. Immédiatement,
il y a eu un grand chaos. Le personnel
du restaurant, en majorité des Asiati-
ques, a tenté de nous tranquilliser en
faisant des gestes pour se faire com-
prendre. Personne ne parlait italien»,
raconte Michela Castellina, qui était
avec son mari et leurs enfants de 7 et
4 ans à bord du Costa Concordia.
«Lors de l’évacuation, nous n’avons vu
aucun membre d’équipage vêtu de
l’uniforme Costa. Nous avons été
aidés à monter dans une chaloupe par
des cuisiniers.»
Le témoignage de cette famille recou-
L’aumônier du Costa
Concordia raconte la tra-
gédie. Les témoignages
confirment les limites du
personnel, qui ne parlait
pas italien. Mais les
gestes courageux n’ont
pas manqué.
L’épave du Costa Concordia
s’est échouée tout près du
petit port de l’île de Giglio.
Keystone-news