4. Les 4 sens de l’Ecriture
1. Sens littéral
2. Sens allégorique
3. Sens tropologique
4. Sens anagogique
5. Les 4 sens de l’Ecriture
Origène (Alexandrie, 185-254)
Surtout 3 sens : littéral, moral et mystique,
qui suivraient la tripartition humaine corps, esprit, âme (Peri Archon, IV, 11)
Jean Cassien (Marseille 360-435)
Formalise les 4 sens comme tels.
Thomas d’Aquin (1225-1274)
Présente surtout la dualité corps et esprit,
lequel se subdivise en 3 sens : allégorie, tropologie, anagogie
6. Le sens littéral
Sens historique du texte, sans tenir compte d’aucun
symbolisme.
Qu’est ce que l’auteur a voulu dire ?
Implique une certaine connaissance du contexte,
éventuellement de la personnalité de l’auteur biblique.
7. Sens allégorique
A partir des symbolismes qui sont en œuvre, qu’est-
ce qui est suggéré ?
Peut avoir été en vue par l’auteur lui-même
-> Symboles universels (eau, feu, vent, main, lumière…)
-> Symboles propres à la culture biblique (face, feu, pain, chiffres
particuliers : 12, 7, 3, 5, etc.)
-> Symboles propres à certaines époques ou certains auteurs bibliques
(l’eau, ou l’époux chez Jean…)
En Christianisme, souvent christologique :
les figures du Christ reconnues partout dans l’AT
8. Sens Tropologique (ou moral)
La Parole de Dieu est donnée pour être obéie.
(« Obéir », en Hb « écouter la voix de », en Gc υπακούω, « écouter sous »)
En chacun de ses versets, l’Ecriture adresse à l’homme
un appel à agir, pour retrouver la ressemblance.
C’est le sens où l’on épie les indications divines pour
vivre selon sa Parole.
Portée morale, éthique de l’Ecriture.
9. Sens anagogique
Où l’Ecriture, parole venue du Ciel, révèle à l’homme
les réalités éternelles, invisibles, pour lesquelles il
est fait.
La Bible comme dévoilement.
10. Les 4 sens de l’Ecriture
Littera gesta docet,
Quid credas allegoria,
Moralis quid agas,
Quo tendas anagogia
(la lettre enseigne les faits, l'allégorie ce que tu dois
croire, la morale ce que tu dois faire, l'anagogie ce que
tu dois viser).
11. Exemple des 4 sens
« Les quatre figures se trouveront réunies, si bien
que la même Jérusalem pourra revêtir quatre
acceptions différentes : au sens historique, elle sera
la cité des Hébreux ; au sens allégorique, l’Église du
Christ ; au sens anagogique, la cité céleste, 'qui est
notre mère à tous' ; au sens tropologique, l’âme
humaine » (JEAN CASSIEN, XIVème Conférence, 8).
12. Dans la tradition juive
Peshat : sens littéral
(littéralement « épeler »)
Remez : sens allusif
(littéralement : allusion)
Derash : sens allégorique
(littéralement : chercher, creuser)
Sod : sens mystique
(littéralement secret)
-> Kabbale
13. Dans la tradition juive
Peshat
+ Remez
+ Derash
+ Sod
= PaReDeSh
(Paradis)
17. Méthode historico-critique
Comprendre les circonstances de rédaction du texte, les
étapes de la formation du texte, conditions hors desquelles le
texte perdrait son sens originel
(Diachronie)
-> Recours à l’Histoire et l’archéologie
-> Contexte de rédaction
-> Recherche de l’identité de l’auteur / des auteurs
-> Reconstitution des principales étapes de la formation du
texte
-> Aspect « critique » : vérifier la Bible par la science
18. Analyse rhétorique
Rhétorique : art de bien parler et de bien communiquer
afin de persuader son auditoire / lectorat
(Synchronie)
Comprendre la visée exacte du propos, et
l’importance des idées exposées.
-> repérage des des techniques utilisées
par les rédacteurs en vue de convaincre
19. Analyse narrative
Narratologie : Etude de l’art du récit, comment celui qui raconte
suggère à son auditeur, donne à comprendre, invite à prendre parti ou
à agir
(Synchronie)
Comprendre où l’auteur du récit veut en venir, et par suite,
repérer vers quoi le lecteur est mu
:
-> Etude précise des éléments du récit : lieux, temps, personnages,
rythme du récit, silence du récit, etc.
-> Attention aux jeux de rappels dans le texte, à partir d’expressions
ou de situations déjà vues
20. Analyse « structurelle »
Etude de la composition du texte, en particulier de sa
composition.
De chaque texte peut se dégager une structure.
L’ordre et la disposition du texte indiquent au lecteur
sa visée.
22. Un Exemple : Mt 6, 9-13
Vous donc, priez ainsi :
Notre Père qui es aux cieux ;
Sanctifié soit ton nom !
Vienne ton règne !
Que soit faite ta volonté sur terre comme au ciel !
Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui,
Et remets-nous nos dettes,
Comme nous-mêmes avons remis à nos débiteurs;
Et ne nous fais pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du mauvais !
(trad. E. Osty)
23. Historico-critique
- L’original est-il chez Luc ou Matthieu ?
- Une prière liturgique de la première Communauté
insérée ici par l’Evangéliste ?
- Mt plus ancien que Lc vu le vocabulaire
- Première version sans doute plus brève
- Langue originale : araméen, ou Hb
- // prière du Kaddish
24. Analyse narrative
- Quel est jusqu’à présent le rôle du « Père » chez Mt ?
- Une intrigue liée au Règne, ou à la volonté de Dieu ?
Quelle place y joue cette prière ?
- Rôle du « pain » dans le récit en cours ?
- Quel élément nouveau pour le lecteur sur le péché et
la rémission du péché ?
25. Sermon sur la Montagne : Mt 5-7
Mt 5 : Béatitudes
: Accomplissement de la Loi
Mt 6 : enseignement sur l’aumône
: enseignement sur la prière => Notre
Père
: enseignement sur le jeûne
: confiance en la Providence
Mt 7 : Ne pas juger
: Demander
: Entendre et mettre en pratique
26. Analyse « structurelle »
Notre Père qui es aux cieux ;
Sanctifié soit ton nom !
Vienne ton règne !
Que soit faite ta volonté sur terre comme au ciel !
Notre pain quotidien, donne-le nous aujourd’hui,
Et remets-nous nos dettes, comme nous-mêmes avons remis à nos
débiteurs;
Et ne nous fais pas entrer en tentation,
Mais délivre-nous du Mauvais !